Cette huile sur toile d’Henry Loubat, datée de 1911, fait partie des œuvres majeures du musée des Beaux-arts de Gaillac.
Elle représente des paysans occupés à faucher et ramasser l’herbe. Le tableau est soigneusement organisé de façon à guider notre regard, deux diagonales partant des bords du tableau pour se rejoindre au niveau de la faucheuse au premier plan. L’expression de la femme ainsi que les postures en mouvement des autres personnages mettent l’accent de façon très réaliste sur leur effort physique. Le traitement soigné de la lumière, tombant comme des tâches sur l’herbe et les chemises claires, rapproche cette œuvre de celles des Impressionnistes. La toile de Loubat s’approche ainsi du style post impressionniste d’Henri Martin, en particulier des fresques réalisées par ce dernier au Capitole de Toulouse, qui dépeignent un sujet similaire. Cette œuvre a par ailleurs connu une destinée très particulière au sein du musée. Ses dimensions imposantes (2,77 m x 3,85 m) font qu’elle ne peut pas quitter la pièce, ni par la porte, ni par les fenêtres ! Lors de l’avancée allemande en 1942, les agents du musée cherchèrent à tout prix une solution. La toile fut finalement découpée de son châssis, roulée comme un tapis et dissimulée dans les combles du château en urgence. Elle fut oubliée.