Gaillac cité millénaire de briques, labellisée Ville d’Art et Histoire, établie dans un méandre du Tarn, vous invite à la découverte de nombreux monuments et sites témoins d’une histoire riche, tourmentée et toujours captivante.
Aménagée sur les anciens fossés au nord de la ville, cette place est positionnée à l’emplacement de l’ancienne place du Barri et du Jardin Royal créées au XVIIIe siècle. Entièrement restaurée en 2011 et bordée de commerces, elle est aujourd’hui le cœur de la ville. Elle accueille la statue du général d’Hautpoul réalisée en 1949 par le sculpteur Gilbert Privat ainsi que le monument aux morts édifié en 1922 dont les éléments sculptés en bronze sont l’œuvre de Jean Carlus. Sur les pierres de la place est gravé le mot «liberté» traduit en différentes langues européennes et en occitan.
Demeure de la famille Pierre de Brens, co-seigneur de la ville, l’ensemble est représentatif des résidences seigneuriales de la fin du Moyen Âge. La partie arrière accueille les vestiges les plus anciens. La cour intérieure permet d’accéder à un large escalier à vis bordé de fenêtres à croisées. Amputé d’une part de son aile ouest, l’ensemble est embelli en partie supérieure par de remarquables gargouilles. Transformé en musée d’Arts et traditions populaires en 1972, le site abrite aujourd’hui les Archives municipales.
Principale place de marché de la ville, elle est bordée d’arcades maçonnées destinées à protéger chalands et marchands. A l’image de la maison du XVe siècle dotée d’un solelhon destiné au séchage des marchandises, certaines parties des immeubles de la place sont appareillées en pans de bois.
Le nom de la place tire ses origines de la présence d’une fontaine, principal point d’accès à l’eau dans la ville. La fontaine du Griffoul se compose d’une vasque en marbre du XVIIIe siècle garnie d’un groupe sculpté en bronze datant de la fin du XVIe siècle.
Creuset identitaire de la ville de Gaillac, l’abbaye Saint-Michel fondée au Xe siècle par des moines bénédictins est établie à l’emplacement d’une villa gallo-romaine. L’église abbatiale actuelle est bâtie entre la fin du XIIe siècle et le dernier quart du XIIIe siècle. Sa large nef unique construite à partir de 1271 adopte un plan caractéristique des églises gothiques méridionales destiné à attirer le regard et l’attention du fidèle vers l’autel. Très marquée par les guerres de Religion durant lesquelles une grande partie du chevet et les voûtes de la nef sont détruits, l’abbatiale est relevée par plusieurs campagnes de restauration entre 1570 et 1703. La grande majorité du mobilier intérieur est perdu à la Révolution durant laquelle l’édifice est converti en temple de la Raison. Rendue définitivement au culte catholique en 1797 elle est depuis lors une église paroissiale.
Adossés à l’abbatiale, les bâtiments conventuels médiévaux sont destinés à servir les activités quotidiennes des moines bénédictins qui partagent leur temps entre prières, lectures et travaux manuels. Ces bâtiments (salle capitulaire, sacristie, réfectoire, dortoir, cloître) sont détruits lors des guerres de Religion. L’abbaye voit la construction dès 1636 de l’actuel palais abbatial conçu comme une demeure de plaisance à l’usage de l’abbé.
Vendus comme bien national à la Révolution, ces bâtiments deviennent en 1903 le siège de la cave coopérative de Gaillac, actuellement la Maison des Vins et abritent le musée de l’Abbaye, un incontournable du patrimoine gaillacois.
Les parties les plus anciennes de cet ensemble bâti (XIIIe siècle) sont visibles depuis la rue de l’Anguille. Entièrement appareillé en briques cuites, cet immeuble médiéval comprenait au rez-de-chaussée un local vinaire.
La partie haute de l’ensemble comprend une tour du XVe siècle garnie d’un escalier. Ces aménagements sont entrepris par la famille Hebrail qui exerce plusieurs charges municipales à partir du XIVe siècle. L’ensemble a eu le privilège d’accueillir par deux fois les séances du Parlement de Toulouse lorsqu’en 1474 et en 1502 cette cour fut contrainte de fuir la ville décimée par une épidémie de peste.
L’ensemble est vendu en 1786 à Jean Edouard Fos de Laborde, député aux Etats Généraux et maire de Gaillac à la Révolution. Ses héritiers font détruire une grande partie des bâtiments médiévaux pour élever un nouvel ensemble à l’identité néo-classique.
Ancien port de la ville, il fut du Moyen Âge au XIXe siècle le principal lieu de transit des marchandises du Gaillacois. Vins, céréales et autres produits manufacturés étaient ici embarqués sur des gabarres et acheminés vers Bordeaux et la façade atlantique. Plusieurs bâtiments témoignent encore de cette effervescence batelière comme les quais maçonnés ou la maison de la navigation datant de 1882. Au printemps, vous y apercevrez une foule de martinets noirs. Oiseaux migrants entre l’Europe et l’Afrique, ces derniers ont la particularité de rester presque toujours en vol afin de se nourrir d’insectes volants et de ne se poser que pour faire leurs nids situés dans des murailles ou des rochers, l’atlas de la biodiversité vous aidera à repérer la faune de cet endroit apaisant.
Principal espace arboré de la ville, le parc de Foucaud et son château ont été construits à partir de 1634 par la famille éponyme composée de riches parlementaires. Cette demeure de plaisance « moderne » est ceinturée d’un vaste jardin d’agrément comprenant deux identités distinctes. Le côté Est est doté d’un jardin à la française organisé selon un plan d’alignement symétrique faisant écho à l’identité classique du château. Sur le versant ouest, les concepteurs ont imaginé un jardin à l’italienne inspiré du modèle de la villa d’Este de Tivoli. L’ensemble aménagé en paliers descendants vers le Tarn comprend des jeux d’eau imaginés par le fontainier Vayssière de Lisle-sur-Tarn. Cette identité partagée fut profondément modifiée au XIXe siècle quand la famille d’Huteau voulut donner une physionomie romantique à l’ensemble. Les tentatives pour créer un jardin à l’anglaise eurent pour conséquence la multiplication d’espèces exotiques nouvellement plantées ainsi que l’aménagement d’une roseraie.
Outre le château qui accueille aujourd’hui le musée des Beaux-Arts, plusieurs bâtiments périphériques ponctuent le paysage du parc à l’image de l’orangerie de la fin du XVIIIe siècle et sa façade peinte en trompe l’œil ou les écuries hémicirculaires du château datant du début du XIXe siècle. En partie basse du parc, vous remarquerez le pavillon de fraicheur doté de quatre tourelles d’angles et de vestiges d’anciens décors peints. Contemporain du château et dominant le Tarn, il est surmonté de divinités marines réalisées en terre cuite.
La partie nord de la commune est dominée par un paysage de coteaux alternant collines boisées aux essences de chênes et versants viticoles exposés plein sud. Entrecoupées de ruisseaux, ces collines au sous-sol riche en matériaux gréso-calcaires ont toujours été favorables à l’installation de la vigne. En effet, Gaillac est l’un des plus anciens vignoble de France. Les parcelles viticoles y sont souvent petites et très irrégulières afin de s’adapter au dénivelé des vallons.
Ce paysage est ponctué par des bâtiments majoritairement appareillés en pierre calcaire. Cabanes de vigne (lentajons), pigeonniers, maisons vigneronnes et domaines viticoles où trônent pins parasols et cyprès confèrent à ce territoire une atmosphère méridionale.