Au-delà de sa haute silhouette en brique qui domine la place d’Hautpoul, que connaissons-nous vraiment de notre Hôtel de Ville ? Au début du XIXe s. la mairie était déjà implantée sur l’actuelle place d’Hautpoul dans l’ancien couvent des Capucins vieillissant et délabré. À l’initiative de Joseph Rigal, Maire en 1830, un nouvel édifice est bâti sur l’enclos du couvent. Il regroupait divers services publics : palais de justice, collège, écoles primaires…
Le chantier démarre le 10 février 1833 sous la direction de l’architecte François-Martin Lebrun Lejeune et s’achève quatre ans plus tard.
La façade de l’Hôtel de Ville de Gaillac est caractéristique du style néoclassique qui s’inspire de l’Antiquité. Le fronton triangulaire et les pilastres (ou fausses-colonnes) de ce type d’architecture rappellent en effet ceux d’un temple grec. Au-delà de cette référence historique, le projet est particulièrement novateur grâce à l’emploi de béton pour les fondations et le voûtement. L’usage
de ce matériau est alors rarissime en France.
Le bâtiment est également typique de l’architecture méridionale puisqu’il est surplombé d’un campanile
et surtout construit en brique. Celle-ci fut recouverte d’un badigeon gris et blanc afin d’imiter la pierre, d’apparence plus noble que la brique. L’avant-corps du centre est décoré d’attributs représentatifs de l’époque de Louis Philippe : la devise « Liberté, ordre public », les ornements en plâtre et en terre cuite qui représentent la bravoure et la gloire (têtes de lion, trophées militaires, couronnes de laurier), associées aux symboles de la Ville de Gaillac (coq et pampres de vigne). Ces éléments sont issus de la
manufacture Virebent, basée à Launaguet en Haute- Garonne jusqu’en 1965. Très réputés, les décors
moulés réalisés par Virebent ornent de nombreux édifices du Midi comme le muséum de Montauban, le théâtre Saint-Louis de Pau ou plusieurs riches maisons toulousaines.
